Diferencia entre revisiones de «Historia de las bolsas de valores»
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[[Fichier:Facebook users by age.PNG|left|200px|Répartition des utilisateurs de Facebook suivant leur âge]]
Après avoir pris le dessus sur son rival [[Yahoo]], même aux [[États-Unis]] dans le fief de ce dernier, Google doit à son tour affronter un nouveau concurrent redoutable et très bien financé. Le 17 mai 2012, [[Facebook]] lance la plus grosse [[introduction en Bourse]] de l'histoire des valeurs technologiques, tant en levée de fonds qu'en [[capitalisation boursière]]<ref>"Facebook vaut-il 104 milliards de dollars ?", par Benjamin Gourdet, sur 01net, le 18 mai 2012 [http://www.01net.com/editorial/566339/facebook-vaut-il-104-milliards-de-dollars/]</ref>, et au second rang historique pour l'ensemble des [[États-Unis]] derrière [[VISA International Service Association|Visa]], avec une valorisation de 104 milliards de dollars<ref>"Facebook lance la deuxième plus grosse entrée en Bourse américaine", par l'[[AFP]], le 17 mai 2012 [http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iHxsFQOzoGCu5H2mNS0rIhd7Itqg?docId=CNG.6a9123eaf8c3f56a3ebfd7565e494a2b.741]</ref>, supérieure à celle qu'avait obtenue [[Google]] en [[2004]]. [[Facebook]] a lui aussi réduit les frais payés aux banques, selon la société de [[capital-risque]] Trinity Ventures, en versant seulement 1 % du montant de l'opération<ref>"Facebook, une entrée en bourse très chaotique", par Martin Untersinger, dans ''[[Rue89]]'' du 22 mai 2012 [http://www.rue89.com/2012/05/22/facebook-une-entree-en-bourse-tres-chaotique-232376]</ref>. L'action [[Facebook]] perd ensuite la moitié de sa valeur en trois mois.
=== La résurrection d'Eurotunnel, grâce à la patience des petits actionnaires ===
Le [[Tribunal de commerce (France)|tribunal de commerce]] a donné en [[2007]] une seconde vie à [[Eurotunnel]], en effaçant la moitié de sa [[dette]], vingt ans après le début du percement du [[Tunnel sous la Manche]]. Le 6 novembre [[1987]], une [[publicité]] financière vantait aux futurs [[actionnaire]]s individuels la perspective de 30 millions de voyageurs par an. À l'ouverture du tunnel, après sept ans de chantier, ce sera trois à quatre fois moins : huit à dix millions de voyageurs par an. Cotée en [[Bourse des valeurs|Bourse]] à [[Paris]] et à [[Londres]], [[Eurotunnel]] a aussi échoué à contrôler le coût de son [[investissement]] initial : 12,5 milliards d'euros en tout (matériel roulant inclus), soit 80 % de plus que les 7,5 milliards d'euros promis au départ. Ce dérapage des coûts, malgré la forte médiatisation du chantier, laisse les {{formatnum:730000}} [[actionnaire]]s individuels impuissants. Ils sont majoritaires dans le [[capital]], mais la direction ne les écoute pas.
[[Fichier:Channel Tunnel geological profile 1 fr.svg|300px|thumb|Coupe du tunnel sous la Mer Manche montrant les couches géologiques traversées]]
[[Fichier:Eurotunnel schema.svg|300px|thumb|Eurotunnel au niveau a trois tunnel, dont un de service au milieu, reliés par des rameaux de communications tous les {{unité|375|m}}), ce qui l'a protégé lors des incendies.]]
Même si la fréquentation est beaucoup moins importante que prévu, le [[Tunnel sous la Manche]] parviendra rapidement à dégager une marge de presque 40 % de son chiffre d'affaires : 375 millions d'euros d'[[excédent brut d'exploitation]] chaque année en moyenne entre [[2009]] et [[2012]]. C'est environ 3 % du coût industriel du tunnel (percement et matériel roulant), soit un rendement supérieur à l'inflation. La [[Entreprise|société]] avait promis une [[Return on Equity|rentabilité des capitaux propres]] de 15 %, en choisissant un financement pauvre en [[capitaux propres]], pour faire jouer l'[[effet de levier]] du crédit. La [[sous-capitalisation]] s'est traduite par un [[effet de massue]], la [[dette]] faisant progressivement boule de neige. Les [[capitaux propres]] ne représentent que 1,17 milliard d'euros en [[1987]] lors de l'[[augmentation de capital]] constitutive, alors que le coût prévu du percement du tunnel est six fois plus élevé. L'espoir d'une exceptionnelle rentabilité des [[capitaux propres]] entraîne un quadruplement de l'[[Action (finance)|action]] en un an et demi. Placée à {{FF|35|1987}}, elle atteint son record le 30 mai [[1989]] à {{FF|128|1989}}<ref>''[[Le Monde]]'' [http://www.lemonde.fr/web/module_chrono/ifr/0,11-0@2-3234,32-662992@51-805182,0.html]</ref>, avant d'être divisée par quinze.
D'autres [[augmentation de capital|augmentations de capital]] sont décidées, mais trop tard, à des cours très bas, obligeant à multiplier le nombre d'actions, et pour des montants insuffisants: 870 millions d'euros en novembre [[1990]] puis 1,07 milliard en mai [[1994]]. La [[sous-capitalisation]] persiste. En [[2003]], la société croule toujours sous neuf milliards d'euros de [[dette]], coûtant 500 millions d'euros d'intérêts par an, soit 60 % de son [[chiffre d'affaires]]. Pour espérer rembourser, elle fixe des prix de vente élevés, qui affaiblissent sa [[part de marché]] : 46 % pour les voitures et 38 % pour les camions, qui préfèrent les compagnies de ferries<ref>"SeaFrance : Les raisons qui poussent Eurotunnel à se lancer dans le transport maritime", dans 20Minutes.fr du 11 juin 2012. [http://www.20minutes.fr/economie/951159-seafrance-raisons-poussent-eurotunnel-lancer-transport-maritime]</ref>. L'action fluctue entre {{unité|0.4|euro}} et {{unité|0.8|euro}} pendant dix ans. Une première révolte des petits [[actionnaire]]s échoue en [[1996]], sur fond de divisions. Mais le {{date|7|avril|2004}}, [[Jacques Maillot]] est élu PDG d'[[Eurotunnel]] lors d'une assemblée générale fiévreuse. Il a renversé la direction, avec le patron de presse [[Nicolas Miguet]]. En [[2006]], la [[Entreprise|société]] se place sous la protection de la [[justice]], faute d'accord avec ses créanciers. Le [[tribunal]] annule la moitié de la [[dette]]. L'autre moitié est reprise par une nouvelle [[Entreprise|société]], qui a les mêmes [[actionnaire]]s: la plupart souscrivent à son [[augmentation de capital]] constitutive. Trois ans après, [[Eurotunnel]] verse son premier [[dividende]]<ref>"Eurotunnel verse le premier dividende de son histoire grâce à ses bénéfices", dans ''[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]]'' du 04/03/2009</ref>, symboliquement très modeste, {{unité|4|centimes}} par action pour [[2009]]. Depuis, c'est l'une des rares sociétés où l'[[Association de défense des actionnaires minoritaires]] de [[Colette Neuville]] est accueillie au [[conseil d'administration]]. Symbole de cette résurrection, [[Eurotunnel]] rachète au printemps [[2012]], pour 65 millions d’euros, trois bateaux et 120 salariés sur 500 de [[SeaFrance]], la plus petite et la plus mal gérée des [[Ferry (bateau)|compagnies de ferries]].
=== Le cas Général Motors ===
[[General Motors]] a vécu à l'été [[2009]] le même destin qu'[[Eurotunnel]]: créanciers et actionnaires évincés par les tribunaux, dette annulée et création d'un "Nouveau GM", quarante fois moins endetté, qui réussit en [[2010]] une [[introduction en Bourse]] de 23 milliards de dollars<ref>« [[General Motors|GM]], record mondial des introductions en Bourse », Dans [[Les Échos]] du 29 novembre 2010 [http://archives.lesechos.fr/archives/2010/LesEchos/20814-101-ECH.htm]</ref>. Après avoir pris 61 % du capital à l'automne [[2009]], l'état américain revient à 26 % lors de l'[[introduction en Bourse]]<ref>"General Motors - countdown to collapse", chronologie dans le ''[[The Guardian|Guardian]]'' du {{1er}} juin [[2009]] [http://www.guardian.co.uk/business/2009/may/28/general-motors-collapse]</ref> de [[2010]]. Les ventes d'automobiles sur le marché américain sont reparties dès le début de [[2010]], six mois le rachat par l'État. Dès [[2011]], elles représentent 25 % de plus qu'en [[2008]].
<center>
{| class="wikitable"
|Année
|1999
|2001
|2002
|2003
|2004
|2005
|2006
|2007
|2008
|2009
|2010
|2011
|2012
|-
|Le nombre de voitures vendues aux États-Unis par General Motors s'est effondré entre 2004 et 2009<ref>[http://www.statisticbrain.com/general-motors-statistics/ General Motors Company Statistics, sur Statistics Brain]</ref>
|5 millions
|4,9 millions
|4,9 millions
|4,8 millions
|4,7 millions
|4,5 millions
|4,1 millions
|3,8 millions
|3 millions
|2,08 millions
|2,2 millions
|2,5 millions
|3,1 millions
|}
</center>
[[General Motors|GM]] revient de loin: ses ventes de voitures aux [[États-Unis]] étaient passées de 5 à 2 millions entre [[2000]] et [[2009]]. Cette "décennie perdue" de l'ex-premier constructeur mondial a contribué au vieillissement du parc automobile américain: l'âge moyen d'une voiture américaine atteint un record de 11,2 ans en [[2011]] contre 8,4 en [[1995]]<ref>"State of the U.S. Motor Vehicle Industry: 2012", par Briefing.com, page 12 [http://www2.briefing.com/Marketing/includes/state-of-the-us-motor-vehicle-industry-2012.pdf]</ref>.
<center>
{| class="wikitable"
|Les quinze années de vieillissement du parc automobile américain
|1995
|2000
|2005
|2011
|-
|L'âge moyen des voitures circulant aux États-Unis a augmenté de 3 ans
|8,4 ans
|9,1 ans
|10 ans
|11,2 ans
|}
</center>
[[Fichier:Troy Lambert Pontiac.jpg|left|thumb|Concessionnaire Pontiac dans l'Oklahoma, avant-guerre. La plus importante des marques cédées en 2009 ne produisait plus que {{formatnum:169000}} véhicules.]]
La violente crise économique de l'hiver [[2008]]-[[2009]] voit les crédits autos divisés par six en trois mois aux [[États-Unis]]. Mais chez [[General Motors|GM]], elle est précédée par des désinvestissements massifs, qui commencent dès [[2005]]. Les actionnaires, mais aussi les créanciers, refusent l'indispensable [[augmentation de capital]] pendant des années. Du coup, ils vont tout perdre. En [[2005]], [[General Motors|GM]] verse encore un dividende de {{unité|2|dollars}} par action, aussi élevé que celui du haut de cycle en [[2000]]<ref>GM dividend Dividata [http://dividata.com/stock/GM/dividend Dividata]</ref>.<ref>Comme Ford et Chrysler, 2/3 de ses ventes aux États-Unis viennent des camions légers "Conséquence de la crise financière ou crise d’une forme de capitalisme : la faillite des Big Three" par Michel Freyssenet et Bruno Jetin [http://regulation.revues.org/9233]</ref>. L'[[agence de notation|agence]] [[Standard & Poor's]] juge pourtant la dette de 292 milliards de dollars<ref>"General Motors Runs Over the Experts" par Gary North, sur LewRockwell, le 30 mai 2005 [http://www.lewrockwell.com/north/north370.html]</ref> beaucoup trop élevée: elle la place dans la catégorie "[[junk bond|obligation pourrie]]". Cinq mois plus tard, en octobre, [[General Motors|GM]] parvient à contourner la [[Chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis|loi américaine sur les faillites]] en cédant 51 % de sa société de crédit [[GMAC]] au fonds de [[Leveraged buy-out|LBO]] [[Cerberus Capital Management|Cerberus]]. Mais le groupe refuse d'augmenter ses [[capitaux propres]], préférant supprimer {{formatnum:105000}} emplois entre [[2004]] et [[2008]], pour tenter se désendetter : les effectifs mondiaux tombent à {{formatnum:235000}} en [[2008]]<ref name="ReferenceC">Le « nouveau » visage de [[General Motors|GM]] » par l’[[AFP]] du 11 juillet 2009</ref> contre {{formatnum:340000}} en [[2004]]<ref>"GM tests the limits of financial engineering" par Kathryn Tully, Euro Money, février 2004 [http://www.euromoney.com/Article/1001939/BackIssue/50026/GM-tests-the-limits-of-financial-engineering.html]</ref>.
La conséquence est une forte baisse des ventes, mais aussi des bénéfices. En [[2007]]<ref>[http://www2.briefing.com/Marketing/includes/state-of-the-us-motor-vehicle-industry-2012.pdf "State of the U.S. Motor Vehicle Industry: 2012", par Briefing.com]</ref>, la part du marché américain chute à 23 % contre 28 % en [[2003]]<ref>"Marketing Case Project: General Motors" 11/08/2006</ref>. Cette année-là, la dette fait boule de neige, représentant neuf fois les [[capitaux propres]]<ref>[http://www.irec.net/upload/File/memoires_et_theses/1302.pdf Exposé de Rémy Franzoni, HEC Montréal]</ref>, selon [[Standard & Poor's]]. L'[[effet de levier]] financier recherché par certains actionnaires devient un [[effet de massue]]. Le dividende n'est « suspendu » qu'en août [[2008]]<ref>Plan de restructuration de GM présenté le 2 décembre 2008 aux parlementaires américains, page 15 [http://www.freep.com/assets/PDF/1202gmplan.pdf]</ref>.
En décembre [[2008]], l'État prête d'urgence 17 milliards de dollars sous conditions: rémunération des dirigeants limitée et promesse de réduire la dette des deux-tiers, en la transformant en [[capitaux propres]]<ref>« Automobile : la Maison-Blanche débloque 17 milliards de dollars », [[Le Figaro]] du 19 décembre 2008 [http://www.lefigaro.fr/marches/2008/12/19/04003-20081219ARTFIG00484-usa-une-aide-de-milliards-pour-les-constructeurs-auto-.php]</ref>. [[General Motors|GM]] propose aussi de supprimer {{formatnum:20000}} emplois en trois ans. Le groupe n'employait déjà plus que {{formatnum:235000}} personnes<ref>[http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/258681/le-nouveau-visage-de-gm ''Le « nouveau » visage de GM'', dans ''Le Devoir'' du 11 juillet 2009]</ref>: il avait déjà supprimé {{formatnum:111000}} emplois dans le monde, le tiers de ses effectifs, entre [[2005]] et [[2008]]. GM promet en particulier de vendre cinq de ses marques: [[Pontiac (automobile)|Pontiac]], [[Saturn (automobile)|Saturn]], [[Hummer]], [[Saab Automobile|Saab]] et [[Opel]]. Les quatre premières sont en réalité de toute petite taille et ne représentent à elles quatre que 0,27 millions de véhicules, soit 3 % des ventes de GM.
<center>
{| class="wikitable"
|Les 4 marques que GM a dû céder après l'été [[2009]]
|[[Pontiac (automobile)|Pontiac]]
|[[Saturn (automobile)|Saturn]]
|[[Saab Automobile|Saab]]
|[[Hummer]]
|-
|Véhicules vendus par ces 4 marques en [[2009]]
|{{formatnum:169890}}<ref name="cbsnews.com">"Pontiac, Saturn May Be Sold Out By the Time You Read This", sur [[CBS News]], [[2009]] [http://www.cbsnews.com/8301-505123_162-42940948/pontiac-saturn-may-be-sold-out-by-the-time-you-read-this/]</ref>
|{{formatnum:67576}}<ref name="cbsnews.com"/>
|{{formatnum:20800}}<ref>[[Reuters]], 15 février 2010</ref>
|{{formatnum:9046}}<ref>"G.M. to Close Hummer After Sale Fails", par NICK BUNKLEY, dans le ''[[New York Times]]'' du 24 février [[2010]] [http://www.nytimes.com/2010/02/25/business/25hummer.html?_r=0]</ref>
|}
</center>
La seule grande marque des cinq est l'allemande [[Opel]], qui a vendu 1,93 millions<ref>"GM sold 8.35 million vehicles globally in 2008, down 11%", par Zane Merva [GM sold 8.35 million vehicles globally in 2008, down 11 %]</ref> de véhicules dans le monde en [[2008]], soit huit fois plus que les quatre autres réunies. Elle sera en réalité conservée, GM décidant de ne plus la vendre quelques mois après sa mise en vente. Le groupe canadien [[Magna International]]<ref>{{Lien web
|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/economie/20090910.OBS0707/gm_vend_opel_a_lequipementier_canadien_magna.html
|titre=GM vend Opel à l'équipementier canadien Magna
|auteur=NOUVELOBS.cOM
|consulté le=10 septembre 2009
}}</ref> est approché mais GM se rétracte en fin d'année<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/europe/20091104.FAP1632/lallemagne_en_colere_apres_general_motors.html]</ref>.
Entre-temps, le 30 décembre [[2008]], [[General Motors|GM]] reconnaît rater chaque mois {{formatnum:45000}} à {{formatnum:60000}} ventes de voitures sur le marché américain, à cause de la [[sous-capitalisation]] de sa filiale de crédit [[GMAC]], dont l'État prend 18 %, pour 5 milliards de dollars, premier pas vers la nationalisation, en prenant argument que le fonds de [[Leveraged buy-out|LBO]] [[Cerberus Capital Management|Cerberus]] a échoué à convaincre les créanciers de convertir leur dette en actions<ref>"GMAC : son projet de holding bancaire s'enlise", dans ''[[Le Figaro]]'' du 10/12/2008 [http://www.lefigaro.fr/societes/2008/12/10/04015-20081210ARTFIG00544-gmac-son-projet-de-holding-bancaire-s-enlise-.php]</ref>. l'État décide qu'il n'aura plus que 15 % des droits de vote<ref>"La filiale financière de GM placée sous perfusion", par Pierre-Yves Dugua, dans ''[[Le Figaro]]'' du 30 décembre 2008 [http://www.lefigaro.fr/societes/2008/12/31/04015-20081231ARTFIG00041-la-filiale-financiere-de-gm-placee-sous-perfusion-.php]</ref>.
<center>
{| class="wikitable"
|Année
|'''fin 2003'''
|'''fin 2008'''
|Variation 2003-2008
|'''fin 2012'''
|Variation 2008-2012
|-
|Effectifs
|'''{{formatnum:340000}}'''<ref>"GM tests the limits of financial engineering" par Kathryn Tully, Euro Money, février 2004 [http://www.euromoney.com/Article/1001939/BackIssue/50026/GM-tests-the-limits-of-financial-engineering.html?copyrightInfo=true"]</ref>
|'''{{formatnum:235000}}'''<ref name="ReferenceC"/>
|moins {{formatnum:115000}}
|'''{{formatnum:215000}} (prévision)'''
|moins {{formatnum:20000}}
|-
|Chiffre d'affaires
|'''{{formatnum:193517}} milliards'''
|'''{{formatnum:148979}} milliards'''
|moins 55 milliards
|'''153,3 milliards (prévision)'''
|plus 5 milliards
|-
|Dette
|'''288 milliards'''
|'''175 milliards''
|moins 113 milliards
|'''5 milliards'''
|moins 170 milliards
|-
|Fonds propres
|'''6 milliards'''
|'''négatifs de 39 milliards'''
|Anéantis
|'''60 milliards (nouvelle société)'''
|plus 95 milliards
|}
</center>
En mars [[2009]], [[Barack Obama]] entre à la [[Maison-Blanche]] et demande au PDG de [[General Motors|GM]] [[Rick Wagoner]] de passer la main à [[Fritz Henderson]]<ref>''U.S. Lays Down Terms for Auto Bailout'' par Sherril Gay et Bill Storberg, dans le ''[[New York Times]]'' du 30 mars 2009 » [http://www.nytimes.com/2009/03/30/business/30auto.html]</ref>. [[General Motors|GM]] se place le {{1er}} juin [[2009]] sous la protection de la [[Chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis|loi américaine sur les faillites]]. La dette est convertie, à prix extrêmement bas, en actions d'une nouvelle société: le "Nouveau GM", doté de 60 milliards de dollars de [[capitaux propres]]. [[Washington (district de Columbia)|Washington]] en apporte 61 %, [[Toronto]] 12 %, le fonds de couverture médicale du syndicat automobile [[United Auto Workers|UAW]] 17 % et les ex-créanciers 10 %<ref>"General Motors a remboursé sa dette", dans [[20 Minutes]] du 21 avril 2010 [http://www.20minutes.fr/article/553269/Economie-General-Motors-a-rembourse-sa-dette.php]</ref>{{,}}<ref>« GM rembourse 2,1 milliards de plus à l'État américain », dans ''[[L’Expansion]]'' du 29 octobre 2010</ref>.
Cette fois désendetté, avec seulement 5 milliards de dollars de crédits long-terme et une charge d'intérêt divisée par dix<ref>[http://media.gm.com/content/dam/Media/gmcom/investor/2012/Q4_2011_Financial_Highlights.pdf Bilans comptables GM de 2009 à 2011]</ref>, [[General Motors|GM]] regagne des parts de marché aux [[États-Unis]]<ref>"Les ventes de General Motors ont augmenté de 13 % aux États-Unis", par Myriam Berber sur [[Radio France internationale|RFI]] du 20/1/2102 [http://www.rfi.fr/economie/20120120-general-motors-nouveau-numero-mondial]</ref> redevient leader mondial en [[2011]]. En conservant sa filiale [[Opel]] et en bénéficiant d'un fort rebond de sa production, le constructeur a en réalité augmenté ses effectifs après l'intervention de l'État, entre [[2009]] et [[2012]].
=== Les nouveaux géants boursiers russes et chinois ===
[[Fichier:PetroChina-Station.jpg|vignette|Une station d'essence Petrochina dans la région du Xianjiang]]
Le sidérurgiste indien [[Mittal Steel Company|Mittal]] créé la surprise, le 28 janvier [[2006]], par une [[offre publique d'achat hostile]] sur le leader mondial de l’acier [[Arcelor]], pour 18,6 milliards d'euros<ref>"Arcelor-Mittal, le mondial de l'acier" [http://www.lexpress.fr/actualite/economie/le-mondial-de-l-acier_458982.html lexpress.fr]</ref>. [[Arcelor]] se défend, mettant en avant ses 17,6 milliards d'euros de [[capitaux propres]]. Il fait échec à l'[[Offre publique d'achat|OPA]]. Mais [[Mittal Steel Company|Mittal]] relève cinq mois après son offre de 44 % et l’emporte. C’est la onzième acquisition en dix ans pour [[Lakshmi Mittal]], actionnaire à 88 % de [[Mittal Steel Company|Mittal]] et {{6e}} [[Liste des milliardaires du monde en 2010|homme le plus riche du monde]]. Revers de la médaille, cette pyramide d’acquisition, réalisée dans de nombreux pays d'[[Europe de l'Est]], a généré une [[dette]] nette de 22 milliards de dollars, notée en [[Junk bond|catégorie spéculative]] par l'agence [[Standard & Poor's]]<ref>"La note d'ArcelorMittal dégradée en catégorie spéculative" Par INGRID FRANCOIS-FEUERSTEIN, ''[[Les Échos]]'' 4 décembre 2012</ref>.
Autre coup de tonnerre, en novembre [[2007]], l'introduction en [[Bourse de Shanghai]] de 2,2 % du capital de [[Petrochina]]. Le cours flambe de 163 % en un jour, lui donnant une [[capitalisation boursière]] de 1004 milliards de dollars. C'est plus que le leader mondial [[ExxonMobil]] ! L’américain affiche pourtant un chiffre d'affaires quatre fois plus élevé : 365 milliards de dollars contre 92 milliards de dollars. La valeur de [[Petrochina]] représente 50 fois ses bénéfices attendus, contre 10 fois pour les géants du secteur. Ces chiffres ne peuvent qu'étonner, pointe alors le ''[[Financial Times]]'' dans sa ''Lex Column''<ref>« Que vaut réellement Petrochina ? » par Daniel Krakja dans [[L'Usine nouvelle]] du 6 novembre 2007</ref>. Un an et demi après, [[Petrochina]] ne vaut plus que 336 milliards de dollars, trois fois moins<ref>« PetroChina redevient le premier groupe coté mondial » dans ''[[La Tribune (France)|La Tribune]]'' du 26/05/2009 [http://www.latribune.fr/bourse/20090526trib000380408/petrochina-redevient-le-premier-groupe-cote-mondial.html]</ref>. Malgré cette correction attendue, le prix élevé de l'action reflète les espoirs des investisseurs sur la [[Croissance économique|croissance]] de la [[Chine]]. Le phénomène n’a rien d’une mode : en [[2010]], les deux premières [[banque]]s au monde par la [[capitalisation boursière]] sont toujours chinoises<ref>« La Banque en Chine ({{1re}} partie) : un secteur difficile d’accès », sur SIA conseil [http://finance.sia-conseil.com/wp-content/uploads/2011/01/Banques-chinoises-1-image-2.png]</ref>.
[[Fichier:RUGasPipesMap.jpg|thumb|left|280 px|Gazoducs russes vers l'Europe (existants, en construction ou en projet)]]
La [[spéculation]] sur la [[Croissance économique|croissance]] profite à d’autres grandes ex-sociétés publiques du club des cinq [[Superpuissance émergente|superpuissances émergentes]], les BRICS ([[Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud]]). Une semaine avant l'[[Élection présidentielle brésilienne de 2010]], le groupe public [[Petrobras]] réussit à [[Wall Street]] une [[augmentation de capital]] de 70 milliards de dollars, la plus grande de l’histoire. Sa [[capitalisation boursière]] atteint 146 milliards de dollars, la deuxième du [[pétrole|secteur pétrolier]] derrière l’inoxydable [[ExxonMobil]], qui était déjà aux premières places du palmarès en [[1975]]<ref name="vernimmen.net">« Classement des capitalisations boursières européennes et américaines depuis 1975 » sur Vernimmen.net [http://www.vernimmen.net/html/lettre/articles_statistiques/Lettre_50_l__eacute_volution_du_classement_des_grandes_capitalisation_boursi_egrave_res_europ_eacute_ennes_et_am_eacute_ricaines_depuis_1975.html]</ref> et en [[1985]]. [[Petrobras]] affiche il est vrai de sérieux projets : 224 milliards de dollars d’[[investissement]]s d'ici à [[2014]], pour les gigantesques [[Champ pétrolifère|gisements]] de [[pétrole]] découverts en [[2007]] jusqu'à {{unité|7000|mètres}} de profondeur, sous une épaisse couche de sel. [[Petrobras]] prévoit de doubler sa production, à 5,4 millions de barils par jour (mbj) en [[2020]], contre 2,6 mbj en [[2010]].
Le russe [[Gazprom]] est devenu lui première [[capitalisation boursière]] européenne dès [[2006]]<ref name="vernimmen.net"/>. Mais comme [[Mittal]], il souffre de voir sa [[dette]] notée dans la [[junk bonds|catégorie spéculative]] par l’[[agence de notation]] [[Fitch Ratings]]. L'empire [[Gazprom]] contrôle un quart des [[Réserve mondiale|réserves mondiales]] de [[gaz naturel|gaz]] et pèse 8 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] russe. Bâti sur des "structures de production datant de l'[[Union soviétique|époque soviétique]]", il est « mal organisé, sous la coupe des politiques et corrompu » affirme une [[Politique étrangère des États-Unis|note diplomatique américaine]] obtenue par [[WikiLeaks]] et rapportée par le magazine allemand ''[[Der Spiegel]]''. Autre géant russe, le nouveau leader mondial de l'[[aluminium]] [[Rusal]], du milliardaire [[Oleg Deripaska]], est également mal vu en raison d’une lourde [[dette]] : 15 milliards de [[dollars]]. Il abandonne un tiers de sa valeur dans les trois semaines qui suivent son [[introduction en bourse]] de janvier [[2010]], à [[Hong Kong]]<ref>« Controverse sur l'introduction en Bourse de Rusal, le géant de l'aluminium », par l’[[AFP]], le 27 janvier [[2010]][http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2010-01-27/controverse-sur-l-introduction-en-bourse-de-rusal-le-geant-de-l/916/0/417533]</ref>. "La plupart des gestionnaires de fonds n'aiment pas ce titre. Le [[effet de levier|ratio de levier]] est très élevé » confie à [[Reuters]] un financier. Pour que [[Rusal]] puisse respecter les conditions attachées aux refinancement de sa [[dette]], le cours de l'[[aluminium]] doit rester élevé, à plus de {{unité|2400|dollars}} la tonne, selon les [[Analyse financière|analystes]] de [[Bank of China|BOC International]]<ref>« L'introduction en Bourse de Rusal tourne au vinaigre », par [[Reuters]], le 18 février 2010</ref>.
=== Les entreprises cotées réduisent leurs capitaux propres ===
Dans les [[années 2000]], de nombreuses entreprises tentent de faire monter leurs action, à court terme, en augmentant la [[return on equity|rentabilité des capitaux propres]] par la réduction de ces [[capitaux propres]], ''via'' des rachats d'actions, des [[dividende]]s supérieurs aux [[bénéfice]]s ou les [[Fusion-acquisition|fusions et acquisitions]] à crédit. C'est la méthode de l'[[effet de levier]], défini comme la différence entre la [[return on equity|rentabilité des capitaux propres]] et la rentabilité économique<ref>''Le Guide pratique du LBO : racheter une entreprise grâce à l'effet de levier'', page 4, par Nicolas Boschin - 2011 - [http://books.google.fr/books?id=E3Eucv1UrLQC&pg=PA4&dq=%22effet+de+levier%22++dettes+%22capitaux+propres%22+en+bourse&hl=fr&redir_esc=y#v=onepage&q=%22effet%20de%20levier%22%20%20dettes%20%22capitaux%20propres%22%20en%20bourse&f=false]</ref>. Revers de la médaille, la [[sous-capitalisation]] qui en résulte se traduit souvent par un [[effet de massue]]. Cette politique a pour effet d'augmenter également la [[Volatilité (finance)|volatilité]] de la [[rentabilité]], et donc du cours de bourse, permettant des gains de court terme aux [[délit d'initié|initiés]].
Une étude a montré de manière empirique que leurs dirigeants d'entreprise privilégient les émissions de [[dette]] quand ils ont une vision optimiste des perspectives de leur entreprise, car ils connaissent le potentiel d’appréciation de l'action<ref>Travaux de Stewart C. Myers and et Nicholas S. Majluf (1996), cités par FRANÇOIS MOURIAUX • Revue de la stabilité financière • {{numéro|8}} • Mai 2006, [[Banque de France]] [http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/archipel/publications/bdf_rsf/etudes_bdf_rsf/bdf_rsf_08_etu_4.pdf]</ref>. Inversement, en cas de vision pessimiste, ils préfèrent augmenter les [[capitaux propres]]. En France, la période [[1987]]-[[1994]] est marquée par une hausse très nette du taux de capitaux propres jusqu’en [[1994]], puis une baisse<ref>FRANÇOIS MOURIAUX • Revue de la stabilité financière • {{numéro|8}} • Mai 2006, [[Banque de France]] [http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/archipel/publications/bdf_rsf/etudes_bdf_rsf/bdf_rsf_08_etu_4.pdf]</ref>. Par ailleurs, le droit fiscal a commencé à étudier le recours à l’emprunt au détriment de l’[[augmentation de capital]], car il génère des des flux de [[taux d’intérêt]] vers des pays à [[fiscalité]] privilégiée, ce qui a rapproché les enjeux de la [[sous-capitalisation]] de ceux des déplacements de bénéfices vers l’étranger<ref>"La sous-capitalisation : évolution des enjeux et actualité", par Annick Poumellec, [[Université Paris I]] Janvier 2011</ref>.
L’approche par les « [[capitaux propres]] en risque » permet au contraire une prévention des difficultés des entreprises. Les [[capitaux propres]] permettent d’absorber les pertes, en cas d’accident de parcours, et de protéger les [[créancier]]s, contribuant ainsi à une croissance durable. En cas de [[Fusion-acquisition|fusions et acquisitions]] à crédit, les créanciers calculent un plafond d'endettement, en principe égal 0,5 : le montant des fonds empruntés à moyen et long terme ne doit pas excéder le montant des capitaux propres<ref>[http://www.schumann-bourse.fr/ratio.html Schuman Bourse]</ref> et donc la moitié du passif. Les règles financières veulent par ailleurs que les industries très [[cycle économique|cycliques]]<ref name=echos>[http://www.lesechos.fr/formations/finance/articles/article_2_7.ht Les Echos formation finance]</ref> comme l'acier se contentent d'un endettement « faible, voire négatif »<ref name=echos/>, pour limiter l'[[effet de levier]].
=== Les crises des années 2007 à 2011, un goût de 1873 ===
La [[Crise financière mondiale débutant en 2007|crise financière de 2007-2010]], causée par l'engagement de banques européennes et américaines dans les [[Rehaussement de crédit|rehausseurs de crédit]] ayant financé les [[Subprimes]], s'est prolongée par la [[crise de la dette dans la zone euro]] puis le [[krach boursier de juillet et août 2011]].
[[Fichier:LeitzinsenFR.png|thumb|275px|Taux directeurs de la BCE (rouge) et de la FED (bleu)]]
Dès le début [[2007]], plusieurs sociétés de crédit américaine font faillite, car leurs clients peinent à rembourser des prêts à l'habitat. C'est la crise des [[subprimes]]. Les grandes banques américaines et européennes sont touchées à leur tour. Le remboursement des [[crédit hypothécaire]] était garanti par la valeur des maisons : les familles ayant emprunté doivent quitter leurs logements qui sont vendus. Mais la valeur des maisons ayant chuté, les créanciers ne parviennent pas à se rembourser.
Les [[agences de notation]] sont critiquées pour leur complaisance avec les [[Rehaussement de crédit|réhausseurs de crédit]], des sociétés créées de toute pièce pour masquer le risque des crédits [[subprime]], en mélangeant les obligations de [[crédit hypothécaire]] avec des obligations d’État. En [[2008]], la [[crise des subprimes]] s'étend.
{| class="wikitable"
|[[Rehaussement de crédit|Réhausseurs de crédit]] au début [[2008]]
|[[Ambac]]
|[[ACA Financial Guaranty Corporation|ACA]]
|[[MBIA]]
|[[XLCA]]
|[[FGIC]]
|[[CIFG]]
|[[Financial Security Assurance|FSA]]
|-
|Exposition nette aux [[Collateralised debt obligation|CDO]] d'[[asset-backed security|ABS]], en dollars
|29,2 mds
|22,4 mds
|17,3 mds
|16,1 mds
|10,3 mds
|9,4 mds
|0,4 mds
|}
Les actions des banques s'effondrent en [[Europe]] aussi. L'une d'entre elles, [[Lehman Brothers]], tombe en [[faillite]] le {{date|15|septembre|2008}}. En France, l'indice [[CAC 40]] a connu en [[2008]] la pire année de son histoire : il a chuté de 42,68 %, anticipant la récession mondiale qui a eu lieu l'année suivante, en [[2009]], causée par la [[crise bancaire et financière de l'automne 2008]]. Après une reprise de 22,3 % du [[CAC 40]] en [[2009]], suivie d'un rebond partiel de la croissance économique en [[2010]], une nouvelle crise boursière démarre en juillet et août [[2011]]. Les investisseurs craignent que l'économie mondiale entre à nouveau en récession en [[2011]], après seulement une année de [[croissance économique]].
=== Krach boursier de l'été 2011 et performance record des obligations ===
[[Fichier:Soros talk in Malaysia.jpg|left|thumb|Georges Soros, investisseur avisé]]
Le [[krach boursier de juillet et août 2011|krach de l'été 2011]] voit le [[CAC 40]] perdre un quart de sa valeur entre le 30 juin et le 19 août alors que la reprise économique mondiale semblait pourtant bien enclenchée depuis un an. La crainte de la voir s'essouffler est déclenchée par des statistiques économiques mitigées, puis les tours de vis budgétaires peu à peu envisagés en [[Italie]], [[Espagne]], [[Royaume-Uni]] et [[France]]. Paradoxalement effectués en réaction à la baisse des bourses, ils ne font que l'aggraver, même s'ils offrent un sursis aux actions des banques. Celles-ci sont menacées d'une dégradation par l'[[agence de notation]] [[Moody's]] en raison de leur [[sous-capitalisation]], alors que leur notation, déjà faible, est l'une ces causes du [[krach boursier de juillet et août 2011|krach de l'été 2011]]. L'action [[Dexia]] baisse pendant tout l'été, puis tombe le 4 octobre à {{unité|0.97|euros}}<ref>[http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/dexia-s-effondre-en-bourse-speculations-sur-un-demantelement-04-10-2011-1380499_240.php "Dexia s'effondre en Bourse, spéculations sur un démantèlement", par [[Reuters]], le 04/10/2011]</ref>, alors qu'elle valait encore {{unité|24.5|euros}} en mai 2007.
Pour rendre les établissements de crédit plus solides, l'investisseur [[Georges Soros]] estime qu'ils ont besoin de plus de [[capitaux propres]], car ils « sont trop fragiles (…) sous-capitalisés et détiennent beaucoup de titres de dettes européennes, jusqu'ici considérés comme des produits sans risque. En particulier concernant les titres espagnols et italiens. Il faut lever ce risque avec des euro-obligations et recapitaliser les banques », explique-t-il dans un entretien au ''[[Le Monde|Monde]]''<ref>[http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/17/l-europe-est-en-danger_1560364_3234.html "L'Europe est en danger", par [[Georges Soros]], dans ''[[Le Monde]]'' du 17 août 2011]</ref>. Le [[Fonds monétaire international|FMI]] tient le même discours dès l'automne, [[Christine Lagarde]] étant devenue sa première directrice générale le {{date|5|juillet|2011}}. Mais pour se recapitaliser, les banques doivent créer de nouvelles actions, ce qui risque de faire baisser leurs bénéfices par action : la réglementation bancaire ne changera pas.
Les actions chutent, mais les [[marché obligataire|marchés obligataires]] s'envolent : la valeur des créances sur les États français, allemands et américains ne cesse de progresser, ce qui entraîne une très forte baisse des [[taux d'intérêt|taux d'intérêt à long terme]].
<center>
{| class="wikitable"
|Pays
|France
|Allemagne
|Italie
|Espagne
|Grèce
|États-Unis
|-
|'''7 avril'''
|'''3,75 %'''
|'''3,42 %'''
|'''4,83 %'''
|'''5,22 %'''
|'''12,72 %'''
|'''3,56 %'''
|-
|18 juillet
|3,36 %
|2,64 %
|5,95 %
|6,29 %
|17,68 %
|2,91 %
|-
|'''2 août'''
|'''3,16 %'''
|'''2,41 %'''
|'''6,15 %'''
|'''6,26 %'''
|'''14,45 %'''
|'''2,64 %'''
|-.
|9 septembre
|2,42 %
|1,69 %
|5,46 %
|5,33 %
|21,40 %
|1,92 %
|-
|'''22 avril 2013'''<ref>Tableau de cotations Bloomberg [http://www.bloomberg.com/markets/rates-bonds/]</ref>
|'''1,70<ref>"France : le taux d'emprunt au plus bas", dans Lefigaro.fr le 23/04/2013 [http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/04/23/97002-20130423FILWWW00432-france-le-taux-d-emprunt-au-plus-bas.php]</ref> %'''
|'''1,23 %'''
|'''3,97 %'''
|'''4,49 %'''
|'''11,37 %'''
|'''1,67 %'''
|}
</center>
En seulement cinq mois, du 7 avril [[2011]] au 9 septembre [[2011]], le rendement des [[Obligation (finance)|obligations]] américaines à dix ans a été divisé par deux, passant de 3,75 % à 1,89 %. Même succès en [[Allemagne]]: il passe de 3,36 % le 7 avril à 1,69 % le 9 septembre. Cette chute signifie que le cours des emprunts d’État a doublé aux [[États-Unis]] comme en [[Allemagne]], en seulement cinq mois, une performance jamais égalée dans l'histoire des [[marché obligataire|marchés obligataires]]. En France, le taux d'intérêt à 10 ans avait atteint son maximum historique lors du [[second choc pétrolier]], à 17 %<ref>TAUX A 10 ANS DEPUIS 1980 POUR LA FRANCE, sur le site France-Inflation [http://france-inflation.com/taux_10ans.php]</ref>, avec un pic à 17 %, avant de baisser régulièrement. Dès [[2010]], le taux d'intérêt réel, passé sous les 2 %, était inférieur des deux-tiers à sa moyenne des [[années 1990]].
{| class="wikitable"
|Année<ref name="oat">Les taux de référence des bons du Trésor et OAT, site de la [[Banque de France]] [http://www.banque-france.fr/economie-et-statistiques/changes-et-taux/les-taux-de-reference-des-bons-du-tresor-et-oat.html]</ref>
|1981
|1982
|1983
|1984
|1985
|1986
|1987
|1988
|1989
|1990
|'''Moyenne années 80'''
|-
|Taux 10 ans (fr)
|'''17,4%'''
|'''14,8%'''
|'''14,4%'''
|'''13,4%'''
|'''11,9%'''
|'''9,2%'''
|'''9,9%'''
|'''8,6%'''
|'''9,3%'''
|'''10,0%'''
|'''11,9%'''
|-
|Indice prix<ref name="Insee">Site de l'INSEE [http://www.bdm.insee.fr/bdm2/affichageSeries.action?idbank=000639201&bouton=OK&codeGroupe=142]</ref>
|13,4%
|11,8%
|9,6%
|7,4%
|5,8%
|2,7%
|3,1%
|2,7%
|3,6%
|3,4%
|6,6%
|-
|Taux 10 ans réel
|'''4,0%'''
|'''3,0%'''
|'''4,8%'''
|'''6,0%'''
|'''6,1%'''
|'''6,5%'''
|'''6,8%'''
|'''5,9%'''
|'''5,7%'''
|'''6,6%'''
|'''5,5%'''
|}
</center>
{| class="wikitable"
|Année<ref name="oat" />
|1991
|1992
|1993
|1994
|1995
|1996
|1997
|1998
|1999
|2000
|'''Moyenne années 90'''
|-
|Taux 10 ans (fr)
|'''8,6%'''
|'''8,1%'''
|'''5,6%'''
|'''8,3%'''
|'''6,6%'''
|'''5,8%'''
|'''5,3%'''
|'''3,9%'''
|'''5,5%'''
|'''5%'''
|'''6,3%'''
|-
|Indice prix<ref name="Insee" />
|3,2%
|2,4%
|2,1%
|1,6%
|1,8%
|2,0%
|1,2%
|0,7%
|0,5%
|1,7%
|1,7%
|-
|Taux 10 ans réel
|'''5,4%'''
|'''6,1%'''
|'''3,5%'''
|'''6,7%'''
|'''4,8%'''
|'''3,8%'''
|'''4,1%'''
|'''3,2%'''
|'''5%'''
|'''3,3%'''
|'''4,6%'''
|}
</center>
{| class="wikitable"
|Année<ref name="oat" />
|2001
|2002
|2003
|2004
|2005
|2006
|2007
|2008
|2009
|2010
|'''Moyenne années 2000'''
|2011
|2012
|-
|Taux 10 ans (fr)
|'''5%'''
|'''4,3%'''
|'''4,3%'''
|'''3,7%'''
|'''3,3%'''
|'''4%'''
|'''4,4%'''
|'''3,4%'''
|'''3,6%'''
|'''3,4%'''
|'''3,9%'''
|'''3,2%'''
|'''2,2%'''
|-
|Indice prix<ref name="Insee" />
|1,7%
|2,1%
|1,9%
|2,1%
|1,8%
|1,6%
|1,5%
|2,8%
|0,1%
|1,5%
|1,7%
|2,1%
|2,0%
|-
|Taux 10 ans réel
|'''3,3%'''
|'''2,2%'''
|'''2,4%'''
|'''1,6%'''
|'''1,5%'''
|'''2,4%'''
|'''2,9%'''
|'''0,6%'''
|'''3,5%'''
|'''1,9%'''
|'''2,2%'''
|'''1,1%'''
|'''0,2%'''
|}
</center>
=== Privatisées et fusionnées, les bourses sont les perdantes de la réforme européenne de 2007 ===
[[Fichier:Palazzo mezzanotte2.jpg|left|La Palazzo mezzanotte, à [[Milan]]|vignette]]
Souvent dotées d'un statut mutualiste, associatif ou public, les Bourses se privatisent dans les [[années 2000]], devenant elle-même des entreprises cotées très rentables, avant de se racheter les unes les autres. En {{date||septembre|2000}}, la [[Bourse de Paris]] fusionne avec [[Bruxelles]], [[Amsterdam]] et [[Lisbonne]] pour créer [[Euronext]], puis achète la Bourse des produits dérivés de [[Londres]], le [[LIFFE]] avant de fusionner en {{date||avril|2007}} avec le [[New York Stock Exchange]] pour créer [[NYSE Euronext]]<ref>Bref historique des fusions boursières [url= http://www.flutrackers.com/forum/showthread.php]</ref>.
En {{date||mai|2007}}, le [[Nasdaq]] acquiert le suédois [[OMX]], et ses 7 places [[scandinaves]] et [[baltes]] : [[Stockholm]], [[Copenhague]], [[Helsinki]], [[Reykjavik]], [[Tallinn]], [[Riga]] et [[Vilnius]]<ref>[http://www.challenges.fr/actualites/entreprises/20070525.CHA5072/nasdaq_ambitieux_apres_son_rachat_de_omx.html « Le Nasdaq ambitieux après son rachat de OMX », sur Challenges.fr]</ref>, puis en {{date||juin|2007}}, le [[London Stock Exchange]] rachète la [[Bourse de Milan|Borsa Italiana]]. Au Canada, la [[Bourse de Toronto]] rachète celle de [[Montréal]] en {{date||décembre|2007}} pour former le [[Groupe TMX]]<ref>« Fusion TMX-LSE : une super place boursière en formation », par Lapresseaffaires [url= http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/bourse/201102/08/01-4368239-fusion-tmx-lse-une-super-place-boursiere-en-formation.php]</ref>. Certains projets échouent, comme en {{date||octobre|2010}} celui de [[Singapour]] et [[Sydney]]. En {{date||février|2011}}, [[Deutsche Börse]] et [[NYSE Euronext]] annoncent des négociations qui n'aboutissent pas.
[[Fichier:NeueBoerseFrankfurt.jpg|thumb|upright=1.3|La Bourse de Francfort]]
Parallèlement, la centralisation des ordres est supprimée par la [[directive concernant les marchés d’instruments financiers]] entrée en application le {{1er}} novembre [[2007]] dans le cadre du plan d’action des services financiers 2005-2010 de la [[Commission européenne]], adopté sous l'influence des quelques grandes banques et piloté par [[Alexandre Lamfalussy]]. La directive libéralise la [[concurrence]] entre les [[marché organisé|marchés réglementés]] et les [[Système Multilatéral de Négociation|Systèmes multilatéraux de négociation]], qui obtiennent le droit de se passer d’un [[carnet d'ordres]] centralisé. Elle a réduit les capacités de surveillance des marchés et de connaissance des ordres. En [[2010]], moins de la moitié d’entre-eux passent par un [[marché organisé|marché réglementé]]<ref>« Vingt propositions pour réformer le capitalisme », par Gaël Giraud,Cécile Renouard [http://books.google.fr/books?id=w5md2wVBqtEC&pg=PT64&dq=directive+europ%C3%A9enne+mif+critique&hl=fr&sa=X&ei=Gyk0UYadBsSq0QXl8YGwCg&ved=0CFAQ6AEwBQ]</ref>. En septembre [[2008]], neuf grandes banques, parmi lesquelles [[BNP Paribas]], [[Citigroup]] et [[Morgan Stanley]], lancent "Turquoise", le premier [[dark pool]] européen. Le tarif moyen d'une transaction sur un [[marché organisé|marché réglementé]] a baissé de 20 % à 40 %, selon une étude Oxera-Commission européenne publiée en juillet [[2009]], mais le coût global d'un même ordre, désormais fragmenté, n'a pas diminué car sa taille moyenne a été divisée par trois en deux ans, selon Bertrand Patillet, directeur général adjoint de CA Cheuvreux<ref>« Deux ans après, un bilan mitigé », par Fabrice Anselmi dans L'AGEFI Hebdo du 29/10/2009 [http://www.agefi.fr/articles/deux-ans-apres-un-bilan-mitige-1112202.html]</ref>. Dans un avis d'octobre [[2009]], l'[[Autorité des marchés financiers (France)|Autorité des marchés financiers]] déplore ne plus avoir les moyens de savoir ce qui se trame dans ces « bourses noires »<ref>« Vous aimez la crise ? Vous adorerez les dark pools », parDavid Servenay sur [[Rue89]]</ref>. L'opacité des [[dark pool]]s, qui permettent de rester anonyme, est également critiquée par les pays du [[G20]] lors de la crise de 2008, ce qui amène la [[Commission européenne]] à réformer à l’automne [[2012]] sa [[directive concernant les marchés d’instruments financiers]] de [[2007]]<ref>« Une directive remaniée pour mieux protéger les épargnants », par Gilles Pouzin, dans ''[[Le Revenu]]'' du 7 octobre [[2012]].</ref>.
== Notas y referencias ==
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