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Les relations entre l’Espagne et le Japon sont des relations internationales s’exerçant entre un pays insulaire, un Etat de l’Asie de l’Est, le Japon, et un pays d'Europe de Sud d’Ouest, le Royaume d’Espagne.  Les relations entre ces deux pays remontent à plusieurs années déjà. En 2013 et 2014 a été célébré le 400e anniversaire d’échange entre eux deux. En effet, en 1613, le Japon a envoyé l’ambassade de Keichö, et est arrivé en 1614 dans la plus grande partie de la péninsule ibérique, afin de demander une nouvelle ligne de commerce avec la Nouvelle-Espagne, et l’envoi des missionnaires. Ainsi des audiences ont été célébrées avec le roi d’Espagne et du Portgual, Philippe III, ainsi qu’avec le pape Paul V. Le Japon et l’Espagne célèbrent en 2018 le 150e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques.

Relations historiques

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L'évangilisation du Japon

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L’un des premiers contacts entre l’Espagne et le Japon fut le débarquement de Saint François Xavier à Kagoshima, afin d’évangéliser tout le sud du pays en 1549. Celui-ci est arrivé accompagné d’un autre prêtre et de trois japonais déjà convertit. Les deux prêtres européens se sont d’abord consacré à apprendre le japonais, afin de répandre le christianisme. En seulement une année, plus de cent japonais se sont convertit. Suite à cet important bilan, les autorités japonaises de la ville ont réagi et ont interdit à Saint François Xavier de continuer à prêcher. L’intéressé a donc décidé de continuer sa mission dans une autre ville. Aujourd’hui, il existe un parc à Kagoshima qui lui est dédié et qui porte son nom, ainsi qu’un mémorial et une église catholique[1]​.

Du naufrage à l'amitié

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En 1609 un typhon fit naufrage au large de la côte d’Onjuku, jusqu’au galion de Saint François Xavier, qui couvrait la route Manille-Acapulco. Le navire a dévié et s’est divisé en deux, heurtant les rocher. Après une nuit de dérive, les pêcheuses japonaises, les ama, ont pu sauver 317 de 373 membres d’équipage, tous frigorifiés. Parmi les passagers se trouvait le gouverneur des Philippines, Rodrigo de Vivero, à qui le Shogun local, le général, a donné une audience. Le sauvetage des rescapés fut un geste humanitaire dont se rappellent les habitants d'Onjuku. Il existe un documentaire sur cette histoire, intitulé Du naufrage à l’amitié. En 1928, un mémorial a été érigé sur une colline d’Onjuku en souvenir de cet événement. Aujourd’hui, cette ville est connue pour sa plage et pour son populaire festival de homard.

Le traité d'amitié

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Au XIXe siècle, le Japon est chamboulé entre la révolution de Meiji et l’ouverture au monde occidental. C’est durant cette même période, en 1860, que Isabelle II ressent le besoin de renforcer les liens avec l’Asie de l’Est, dont le Japon, alors que la situation de l’Espagne est très instable. En 1868, l’Espagne envoie donc au Japon une délégation dirigée par Herinberto Garcia de Quevedo. Grâce au soutien de l’ambassadeur américain ainsi que d’un traducteur de l’ambassade française, l’Espagne et le Japon ont signé le 12 novembre de cette même année à Kanagawa, le traité d’amitié de commerce et de navigation. Le début d’une ère d’échanges politiques, économiques et culturels.

Le premier chargé d’affaires d’Espagne, Tiburcio Rodríguez et Muñoz a été reçu en 1870 par Meiji, empereur japonais de l’époque. En 1871, le ministre plénipotentiaire d’Espagne visite Kyoto, aux côtés des représentants de la Hollande et de l’Amérique du Nord.

Prestiges et art

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En 1878, Ernest Fenollosa est arrivé au Japon en tant que professeur à l’Université de Tokyo, nouvellement fondée. Il a été l’un des initiateurs de l’art japonais en Espagne, et également le créateur et le promoteur de l’Ecole des Beaux-Arts de Tokyo, renommée plus tard l’Université d’Art de Tokyo. En 1883, l’Empereur Meiji est nommé Chevalier de l’Ordre des Insignes de la Toison d’Or par le roi Alphonse XII. Peu de temps après, en 1888, le Japon participe à l’Exposition Universelle de Barcelone.

En 1893 a été créée à Tokyo la première société de langue espagnole, dirigée par le Marquis Hachisuka. En 1910, le premier livre informatif espagnole sur la culture et les coutumes japonaises a été publié : le Dai Nippon, écrit par Antonio García Llansó. En 1912, l’infant Alphonse d’Orléans a représenté le roi Alphonse XIII aux funérailles de l’empereur Meiji. En 1949, la première société hispano-japonaise a été créée à Kyoto. Elle est présidée par M.Miura, qui était auparavant affecté à l’ambassade du Japon à Madrid.

Jumelage

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Depuis 1980, plusieurs villes et régions espagnoles et japonaises ont signés des accords de jumelage : Pampelune et Yamaguichi (en 1980) ; Tolède et Nara (en 1972) ; Marbella et Kure (en 1990) ; Saint Sébastien et Marugame (en 1990 également) ; Palos de la Fontera et Ofunato (en 1992) ; Communauté de Valence et la Préfecture de Mie (en 1992) ; Barcelone et Kobe (en 1993), Saint-Jacques-de-Compostelle et Kumano (en 1998) ; Alacant et Toyooka (en 1998 également) et la Communauté Foral de Navarre et la Préfecture de Yamaguichi (en 2003). [2]

Relations et échanges culturels récents

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En 2001 a été créée la Fundación Consejo España Japón, l’objetif étant de rapprocher les sociétés civiles des deux pays. En 2008, les rois d’Espagnes ont inauguré le siège de l’Institut Cervantes à Tokyo. Un institut chargé de l’enseignement de la langue espagnole et de la culture des pays hispanophones au Japon. En 2015,  l’Institut d’Astrophysique des Canaries (IAC) a signé un accord en collaboration avec le Cosmic Ray Research Institute de l’Université de Tokyo pour l’installation à La Palma du prototype du Grand Télescope du réseau de téléescopes Cherenkov.

En 2016, le premier vol direct entre les deux capitales a été inauguré, sous le logo « Madrid, le cœur de l’Europe » avec la compagnie Iberia. La même année, la Chambre de Commerce Espagnole Officielle au Japon a été créée, afin de faciliter l’entrée et la consolidation des entreprises espagnoles au Japon.

Nouveaux accords de collaborations entre les deux pays

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Les 4 et 5 avril 2017, les rois d’Espagne se sont rendus au Japon pour une réunion. Le but de celle-ci était la signature d’accords relatifs à divers domaines des relations bilatérales entre les deux pays. Les accords les plus importants étaient[3]​ :

Visites importantes

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Politiques et parlemantaires

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De l'Espagne au Japon

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  • 1985 Carlos Solchaga, ministre de l'Industrie et de l'Energie, Felipe González, président du gouvernement.
  • 1986 José Federico de Carvajal, président du Sénat, Yataro Mitsubayashi, directeur général (ministre) de l'Agence pour la science et la technologie.
  • 1991 Felipe González, président du gouvernement.
  • 1994 Javier Solana, ministre des Affaires étrangères Shizuka Kamei, ministre des Transports Masayoshi Takemura, ministre des Finances, Javier Gomez-Navarro, ministre du Commerce et du Tourisme.
  • 1995 Juan Manuel Eguiagaray, ministre de l'industrie et de l'énergie.
  • 1996 Felipe González, président du gouvernement, Josep Piqué, ministre de l'industrie et de l'énergie.
  • 1997 Javier Rupérez, Président de la commission des affaires étrangères du Congrès, Federico Trillo-Figueroa, Président du Congrès, Kanpei Matsuo, vice-président de la Chambre des conseillers municipaux, José María Aznar, Premier ministre, Josep Piqué, ministre des Affaires étrangères.
  • 1998 (sommet hispano-japonais à Londres, José María Aznar, Premier ministre Ryutaro Hashimoto et le Premier ministre) Josep Piqué, ministre de l'Industrie et de l'énergie.
  • 2000 Esperanza Aguirre, Président du Sénat (funérailles du premier ministre Keizo Obuchi) Sugano Hisamitsu, vice-président de la Chambre des conseillers municipaux
  • 2003 Ministre de AA.EE. Ana Palacio.
  • 2004 Juan José Lucas, président du Sénat.
  • 2005 Miguel Angel Moratinos Cuyaubé, ministre des Affaires étrangères (mai et Juillet).
  • 2006 Mercedes Cabrera Calvo-Sotelo, ministre de l'Éducation, vice-Parl. Chacón.
  • 2007 Taro Aso, ministre des Affaires étrangères.
  • 2008 Cristina Garmendia Mendizábal, ministre de la Science et de l'Innovation.
  • 2010 José Luis Rodriguez Zapatero, le Premier ministre, Miguel Angel Moratinos Cuyaubé, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Miguel Sebastián, ministre de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, Cristina Garmendia Mendizabal, ministre de la science et de l'innovation.
  • 2011 Ministre de la Culture Ángeles González-Sinde.
  • 2012 ministre de l'économie Luis de Guindos.
  • 2013 José Manuel García-Margallo y Marfil, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Pío García-Escudero Márquez, Président du Sénat, Mariano Rajoy Brey, Premier ministre.
  • 2016 Jesús Posada Moreno, président du Congrès des députés d'Espagne.
  • 2017 Ildefonso Castro, Secrétaire d'État aux Affaires étrangères (Mars), Maria Luisa Poncela, Secrétaire d'Etat au Commerce (Avril), Francisco Garzón, directeur général de ICEX (Avril), Fidel Sendagorta, directeur général pour l'Amérique du Nord, Asie et Pacifique (Avril), Joaquín Gay de Montella, vice-président CEOE (Avril), José Luis Bonet, président de la Chambre de Commerce d'Espagne (Avril), Alfredo Bonet, directeur international de la Chambre de commerce de l'Espagne (Avril), Jorge Alberto Ferreras , Direction générale des impôts, Ministère des finances et de l'administration publique (Avril), Antonio García Gutiérrez, DGT, Ministère des finances et de l'administration publique (Avril), Javier Sanz, directeur général adjoint pour les institutions financières multilatérales (mai), Silvia Torices de la Varga, sous-direction générale des institutions financières multilatérales (mai), Juan Fernández-Cuervo, Banque asiatique de développement (mai), Jaime García-Legaz , Directeur général de CESCE (mai), Carlos San Basilio, directeur général du Trésor (Juin), le général Luis Antonio Ruiz de Gordoa Perez de Leceta, directeur général adjoint de la planification et des relations internationales du ministère de la Défense (Juillet), Javier Serra, Directeur Général de l'Internationalisation de la Société de l'ICEX (novembre).

Du Japon à l'Espagne

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  • 1987 Yasuhiro Nakasone, Premier ministre, Masaaki Fujita, président de la Chambre des conseillers.
  • 1988 Hajime Tamura, ministre du Commerce international et de l'Industrie, Francisco Fernández Ordóñez, ministre des Affaires étrangères.
  • 1990 Kazuya Ishibashi, ministre de l'Éducation, Akira Ono, vice-président de la Chambre des conseillers, José Claudio Aranzadi, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, Kabun Mutou, ministre du Commerce international et de l'Industrie.
  • 1992 Keiwa Okuda, ministre des Transports.
  • 1993 Michio Watanabe, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, José Claudio Aranzadi, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, Juan Manuel Eguiagaray, ministre de l'Industrie et de l'Énergie.
  • 2002 Makiko Tanaka, ministre des Affaires étrangères.
  • 2003 Premier ministre Koizumi, président de la Chambre basse Watanuki, ministre des AA. USA Kawaguchi.
  • 2006 Ministre (Bureau du Cabinet) Chuma.
  • 2007 Ministre des Finances Omi, Ministre de AA.EE. Aso.
  • 2008 Ministre des Finances Nukaga Fukushiro.
  • 2014 Fumio Kishida, ministre des Affaires étrangères, Jesús María Posada Moreno, président du Congrès, Shinzo Abe, Premier ministre, Pedro de Morenés et Álvarez de Eulate, ministre de la Défense.
  • 2017 Chuichi Date, président de la Chambre des conseillers (janvier), Motome Takisawa, vice-ministre parlementaire des Affaires étrangères (juin).
  • 2018 Kazuyuki Nakane, ministre d'État aux Affaires étrangères.

Relations économiques

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Commerce extérieur

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Les échanges bilatéraux entre l'Espagne et le Japon ont évolués ces dernières années. Les valeurs des exportations espagnoles sont passées de 1.213 millions d'euros en 2009 à 2.446 millions d'euros en 2017, c'est-à-dire qu'elles ont doublé depuis le début de la crise.

Exportations espagnoles

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Les exportations de produits non-énergétiques ont augmenté en 2017 pour atteindre 2.445 millions d'euros. Les exportations de produits énergétiques ont évolué différemment en raison de la situation du tsunami et de l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011. Il est passé de 7 millions d'euros en moyenne annuelle à 547 millions d'euros entre 2011 et 2014. Le nombre d'entreprises exportant des marchandises vers le Japon en 2017 était de 8.993, ce qui représente une augmentation par rapport à 2011 en 2016. En 2017, les exportations espagnoles vers le Japon ont augmenté de 1,75% par rapport à 2016. En janvier de 2018, les exportations vers le Japon ont augmenté de 4,76% par rapport au même mois de 2017.

Importations espagnoles

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En ce qui concerne les importations espagnoles en provenance du Japon, elles ont atteint leur valeur maximale en 2007, soit 6.482 millions d'euros, et ont progressivement été ramenées à 2.437 millions d'euros en 2013. En 2017, elles ont remonté à 3.928 millions d'euros. Les importations espagnoles originaires du Japon ont augmenté de 7,69% par rapport à 2016. En janvier 2018, les importations ont diminué à 1,37% par rapport à la même période de 2017.

Classement économique

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En 2017, le Japon était pour l'Espagne le sixième fournisseur parmi les pays de l'Union européenne et les ventes espagnoles représentaient 0,5% des importations japonaises. Le Japon se classe 19ème en tant que client, avec une part de 0,88%. En 2018, le Japon est resté le sixième fournisseur parmi les pays de l'UE avec des ventes qui représentaient 0,56% des importations au Japon. Cependant, en janvier 2018, le Japon occupait la 17ème position en tant que client, avec une part de 0,92%.[5]

Tourisme

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Le tourisme espagnol au Japon a su maintenir une tendance à la hausse pendant plusieurs années. Au cours de la dernière décennie, le nombre de touristes espagnols s’est vu multiplié par trois, atteignant près de 45 000 personnes en 2010. Concernant le nombre de touristes japonais en Espagne, il a atteint le record de 400 000 personnes en 1998. Cependant, à la fin de cette même année ont été annulés les vols directs entre les deux péninsules, et le nombre de crimes contre les touristes japonais a augmenté. Ces deux facteurs expliquent l’importante diminution de touristes japonais par la suite, soit seulement 150 000 en 2003. Par ailleurs, en 2005, la ville de Madrid a mis en place le « Plan Japon », et ses résultats ont pu être observés par le nombre plus restreint de crimes contre les touristes japonais. Depuis lors, le tourisme japonais s’est progressivement redressé et, après la crise économique mondiale, a atteint le chiffre de 330 000 en 2010.

Selon les données de l'Organisation nationale du tourisme du Japon, en 2017, les voyages japonais à l'étranger se sont élevés à 17,89 millions de dollars. Selon les chiffres des entrées de touristes japonais recueillis par Frontur, un quota pour l'Espagne de 2,5% est obtenu. Selon le rapport JTB de 2017, l'Europe était la troisième destination internationale la plus importante et l'Espagne occupait la dixième position pour les voyageurs japonais. Les produits touristiques les plus demandés sont la nature, la visite de lieux emblématiques et la gastronomie.

En 2017, 442 000 touristes japonais ont visité l'Espagne, ce qui représente 0,5% du nombre total de touristes reçus. Les dépenses qu'ils ont effectuées se sont élevées à 915 millions d'euros. La nuit d'hôtel s'est élevée à 1,1 million et, comparée à l'année précédente, la croissance été majorée de 5,3%. Cette année-là, la motivation pour visiter les touristes japonais en Espagne était le loisir (82% du total), bien que les voyages d'affaires aient également joué un rôle important. Les destinations préférées des touristes japonais étaient la Catalogne (53%), suivie par la Communauté de Madrid (23%) et, enfin, l'Andalousie (7%).[6]

Prix et récompenses

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Références

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  1. «Curiosidades sobre las relaciones España-Japón». www.exteriores.gob.es. Consultado el 31 de mayo de 2018. 
  2. ABC. «Once ejemplos de amistad entre España y Japón». ABC.es. Consultado el 6 de junio de 2018. 
  3. «Nuevos acuerdos de colaboración entre España y Japón». www.exteriores.gob.es. Consultado el 6 de junio de 2018. 
  4. «le Japon et l'Espagne». 
  5. «ICEX España Exportación e Inversiones >> Relaciones Bilaterales». www.icex.es. Consultado el 6 de junio de 2018. 
  6. «Indicateur touristique Japon-Espagne».